Pour faire suite à l'accident de St Jean de Luz , voici le témoignage d'un kiteur qui a vécu la scène ....Le but est de bien comprendre comment d'une situation tendue on arrive à une situation critique qui devient tragique..... :-(
A méditer :
http://www.sudouest.fr/2010/11/09/des-erreurs-fatales-234101-4383.php
" Sud Ouest 9 novembre 2010 06h00 | Par Raphaëlle Gourin
Des erreurs fatales
Le jeune kitesurfer tué dimanche, avait, selon les témoins,mal évalué le risque potentiel.
Les questions se bousculent sur la pratique du kitesurf depuis l'impressionnant accident qui a ôté la vie dimanche, à Adrien Monnoyeur, 28 ans (notre édition d'hier). Le jeune Toulousain n'était pas le seul à faire du kitesurf dans la baie de Saint-Jean-de-Luz, lorsque le vent l'a traîné sur la plage avant de l'emporter vers les hauteurs d'un immeuble de sept étages.
Hugues Gosselin, kitesurfer aguerri a dispensé des cours pendant plusieurs années. Il venait de rentrer dans l'eau et se trouvait à quelques dizaines de mètres d'Adrien Monnoyeur. Impuissant, il a assisté à la scène. « J'ai été choqué par la violence et la rapidité de ce que j'ai vu. »
« Il a fait une succession d'erreurs de sécurité », dit-il, sur un spot difficile dont le jeune homme maîtrisait mal les spécificités (lire par ailleurs). Lorsqu'on veut pratiquer le kitesurf, à cet endroit, on ne se met pas à l'eau n'importe où, justement pour ne pas se faire emporter. Adrien Monnoyeur se trouvait trop proche du bord, dans l'axe du site de la Pergola.
Des ailes puissantes
« De loin, je lui ai fait signe de se rapprocher. Et puis, il y a eu cette violente rafale », dit Hugues Gosselin. Il avoue avoir été « bien secoué ». Mais lui et les quatre autres kitesurfers présents ont su gérer la situation. « Il y a une technique qui permet de baisser la voile et de rester dans l'eau. Nous avons tous réagi comme ça, mais pas lui. »
Tout n'était pas pour autant perdu à ce moment. « Il a eu le réflexe de s'accrocher à la barre de la voile, ce qui a eu pour effet d'augmenter la vitesse. C'est un réflexe reptilien, c'est normal. Quand on donne des cours, la première chose que l'on apprend aux débutants, c'est à s'en défaire, à lâcher la barre. Après ça, il avait encore le temps de tirer la poignée de sécurité qui l'aurait décroché de l'aile, mais il ne l'a pas fait. »
Pourquoi ? Le témoin principal peine à trouver une explication. L'équipement du jeune homme était-il adapté ? « Oui », répond Antoine da Silva Ramos, un des pionniers du kitesurf au Pays basque qui avait croisé Adrien Monnoyeur une semaine auparavant.
« J'ai le même système de sécurité. Autant il y a quelques années, ça pouvait être compliqué, autant aujourd'hui il y a des normes et ça fonctionne très bien », explique-t-il. « Il avait du vieux matériel, une grosse aile et donc très peu de sécurité ; Il m'a dit qu'il préférait les anciennes ailes car elles sont plus puissantes. Je pense qu'il n'avait qu'il n'avait pas pris conscience de l'importance de la sécurité dans ce sport », témoigne un autre sportif.
L'enquête de police, à présent refermée, n'a, en tout cas, pas relevé de problème sur le matériel d'Adrien Monnoyeur."